Martine de Béhague

Título: Martine de Béhague, une esthète à la Belle Époque
Fecha: 07-12-2022
Autor: Laurence Mouillefarine
Fuente: https://www.gazette-drouot.com/article/martine-de-behague-une-esthete-a-la-belle-epoque/40722

Étonnant personnage qui traverse la Belle Époque et l’entre-deux-guerres, la comtesse de Béarn inspire un livre remarquablement documenté. Collectionneuse éclectique, elle apparaît tantôt pudique, tantôt audacieuse.
La Comtesse de Béarn, 1897
Pascal Dagnan-Bouveret (1852-1929)

Pascal Dagnan-Bouveret (1852-1929), La Comtesse de Béarn, 1897, huile sur toile,... Martine de Béhague, une esthète à la Belle Époque Pascal Dagnan-Bouveret (1852-1929), La Comtesse de Béarn, 1897, huile sur toile, ancienne collection Martine de Béhague, collection particulière.

© André Morin

Martine de Béhague reste une énigme. C’est ce que reconnaît Jean-David Jumeau-Lafond en introduction de l’ouvrage qu’il publie sur cette personnalité de la Belle Époque. Pourtant, l’historien de l’art a exploré les vastes archives familiales, parcouru la correspondance qu’entretenait la comtesse avec peintres et écrivains, lu la presse relatant ses faits et gestes mondains… Il a longuement enquêté mais s’interroge toujours : «Qui est-elle vraiment ? La grande dame de l’aristocratie européenne qui reçoit le roi Alphonse XIII ou l’empereur Guillaume II sur son yacht» ou, à l’inverse, «la femme fragile et souffrante qui fuit ses semblables» ? L’un de ses amis la surnommait «Tour d’Ivoire», c’est dire si la dame se livrait peu. Une chose est sûre : héritière d’un banquier, le baron Samuel de Haber, elle était riche, très riche, et malheureuse. Son adolescence est ponctuée de drames. En moins de six ans, elle perd en effet ses parents, ses deux grands-mères et son grand-père paternel. Lorsque Berthe, sa sœur aînée, se marie avec le comte Jean de Ganay, sa solitude se fait plus intense encore, et ses crises de foie plus fréquentes, en réalité des symptômes de dépression. Et puis un jour, Martine convole à son tour. Moment de joie. En 1890, à 20 ans, elle épouse le comte René de Galard de Brassac de Béarn, sous-lieutenant au 20e régiment des chasseurs à cheval, issu de la plus ancienne noblesse. Las, l’union s’avère un échec. Cinq ans plus tard, ils sont officiellement séparés de corps. Le divorce, scandaleux à l’époque, ne sera prononcé qu’en 1920, lorsque les mœurs se libéreront, et Martine reprendra alors son nom de jeune fille. La comtesse de Béarn se retrouve seule, meurtrie par des amours déçues et sans enfant. Les objets d’art seront sa compensation. Elle n’a que 26 ans lorsqu’elle écrit à son ami le sculpteur Jean Dampt : «J’ai éprouvé la consolation dont vous parlez à m’abîmer dans des contemplations longues d’œuvres belles et profondes. Maintenant plus que jamais je chercherai en elles mes seules joies».

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